Souvent, on me demande ce que je pense de la pratique du jeûne…
Pas du jeûne religieux, mais celui observé par des laïcs qui consiste à supprimer toute nourriture pendant plusieurs jours à quelques semaines et à ne boire que de l’eau voire des jus de fruits, des jus ou bouillon de légumes, des tisanes et des thés légers.
Derrière cette question se cachent souvent un désir de maigrir, le besoin de se désintoxiquer, de revitaliser l’organisme en éliminant les toxines accumulées par une nourriture trop riche, l’envie de mieux se retrouver, de renouer avec les sensations physiques en éprouvant la faim tout en se déconnectant du monde qui bouge, bouffe à vive allure.
Maigrir ? Pure illusion, vous viderez vos stocks certes pour mieux les remplir dès que vous reprendrez vos habitudes alimentaires !
Se désintoxiquer pour revitaliser l’organisme ? Pourquoi pas ? Mais ne malmènerez-vous pas ainsi votre corps à coups de restriction et de laisser-aller ? La régularité des apports alimentaires me semble plus adaptée aux besoins d’énergie, de construction et de réparation de notre organisme.
(Ré)éprouver les sensations physiques de faim ? Oui au départ, mais vous les perdrez à nouveau avec un jeûne prolongé. Vous pouvez les retrouver sans passer par le jeûne, tout simplement en attendant que la faim soit bien présente au niveau de l’estomac et du corps avant de vous mettre à table. Souvent, nous mangeons parce que c’est l’heure ! Vous les retrouverez aussi en mangeant juste ce qu’il vous faut pour être contenté. Pour cela, il vous faut être à ce que vous faites, pauser pour percevoir le rassasiement. Une (ré)éducation à la lenteur et au ressenti physique sera assurément plus efficace au long cours que le jeûne !
Ne vous méprenez pas ! Le jeûne reste une démarche spirituelle totalement respectable mais n’est pas un traitement aux problèmes de surcharges métabolique et pondérale !