On achève bien les gros
Merci à vous Gabrielle !
Grâce à votre témoignage de nombreuses personnes vont prendre conscience de la grande souffrance des personnes atteintes d’obésité et de la maltraitance faite aux gros par une société normative. Votre combat est majeur et salvateur.
MAJEUR ET SALVATEUR : La preuve par 3 : ce combat va vous permettre de poursuivre votre quête existentielle « en ne laissant plus jamais un seul connard sur terre vous empêcher de faire » (sic) ce qui est important pour vous. Vous allez ainsi vous libérer définitivement du cercle vicieux dans lequel vous êtes peut-être encore : je suis la grosse, sans volonté, paresseuse et gourmande – je suis nulle, je ne vaux pas grand-chose – je compense en bouffant – et plus je bouffe plus je grossis et plus je grossis plus je me sens stigmatisée et plus j’adhère à l’idée que je suis nulle grosse et grasse et je continue à compenser en ingurgitant et ainsi de suite…
Votre combat va permettre aussi à tous ceux qui se reconnaissent dans votre portrait peigné dans le documentaire que vous signez « on achève bien les gros », de prendre conscience qu’ils ne sont pas seuls, que d’autres personnes vivent les mêmes tourments et que parmi ces personnes, certaines osent être elles-mêmes et faire ce qui les animent. Je crois beaucoup à ce chemin qui mène à la réalisation de soi pour manger moins. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas le régime, la restriction alimentaire qui fait manger moins. Bien à l’inverse au final !
Il va aussi éclairer les professionnels de santé dont je fais partie dans l’accompagnement des personnes porteuses de surpoids et d’obésité. Votre histoire pondérale montre bien le rôle délétère des régimes. Or, on continue dans les cabinets à prescrire du régime… Pourtant, nous savons bien qu’il abaisse le métabolisme basal, qu’il dérègle les hormones de la satiété et de la faim, qu’il met la personne en état de tension et qu’il détraque le set point, le poids pour lequel nous sommes programmés. Les professionnels de santé doivent réorienter leur pratique en veillant à accueillir la personne avec bienveillance, à la soutenir dans sa démarche longue et périlleuse, en l’amenant à faire des repas plaisir complets sans interdits alimentaires, en l’aidant à repérer les signaux des faims et du rassasiement, à déceler les pensées et les émotions conduisant aux prises alimentaires automatiques, à travailler sur l’histoire personnelle et familiale, à rechercher et à développer les activités appréciées….
Chère Gabrielle, votre combat est aussi le mien, en tant que diététicienne-nutritionniste. Vous me permettez en écrivant ceci d’éclaircir et de conforter ma pratique professionnelle. Merci ! Luttons ensemble contre la grossophobie !
Documentaire : “on achève bien les gros” de Gabrielle DEYDIER
Livre : “on ne nait pas grosse” de Gabrielle DEYDIER
C’est émouvant, et ça fait résonance…..Tout cela s’inscrit dans une lutte de la grossophobie, certes, mais plus largement dans une lutte contre l’intolérance en règle générale. C’est refuser cette société trop formatée, c’est apprendre à ses enfants d’accepter les autres, quels qu’ils soient, et d’arrêter de juger à l’apparence. C’est tout simplement apprendre à vivre ensemble, et à respecter l’autre, et se respecter soit même…vaste dessein…